Edito
La règle du jeu demeure : tous les articles de cette revue sont écrits par les étudiants des UV de philo de l’UTBM ; UV dites PH, d’où le titre ACID ! Mais les participants changent dans le monde d’ACID cette année puisque les étudiants de l’UV « théories du cinéma / théories des jeux vidéo » s’invitent au sommaire en lieu et place de « philosophie et informatique ».
Une moitié des articles proposent des analyses d’oeuvres de science-fiction en s’appuyant sur la méthode développée par le mathématicien Yannick Rochat pour la visualisation des réseaux de personnages. Chaque analyse est donc assortie de son graphe social qui permet de décoder l’oeuvre. Il s’agit de décortiquer les oeuvres pour en extraire les représentations des sciences, des techniques et de la politique dans la SF. Un gros bloc central au sommaire s’attache ainsi à la figure du savant, dans des oeuvres aussi diverses que Rick et Morty ou Don’t Look Up !
L’autre moitié des articles est issue de travaux sur les jeux vidéo. Le spectre est plus diversifié. Certains portent sur les pratiques – l’e-sport, GeoGuessr, Minecraft Edu –, d’autres s’intéressent à des questions de Game Design – qu’est-ce que la liberté en jeu vidéo ? Toute la construction du sommaire consistait à faire le rapprochement entre analyse de la SF et jeu vidéo. Celui-ci est facilité du fait que plusieurs oeuvres analysées avec les graphes sont des jeux vidéo ou des adaptations de jeu vidéo. Plusieurs articles s’attachent ainsi la question : comment raconter des histoires en jeu vidéo ? Que se passe-t-il quand le jeu vidéo est réinterprété du côté de la série, comme c’est le cas pour League of Legends et la série Arcane. Le cas du jeu Bioshock permet d’aborder la question de la place particulière de l’avatar dans le récit vidéoludique : l’avatar peut-il fonctionner comme un personnage ? Symétriquement, l’article consacré à la série allemande Dark interroge le genre de jeu de piste qui peut saisir le spectateur dans une narration audiovisuelle traditionnelle. Il y avait déjà du jeu dans le polar !
Comme pour chaque numéro, la couverture est un hommage aux magazines hackers et à la culture technique des années 1970 et 1980. Avec cette année, une couverture du magazine américain Byte, lancé en 1975 par les communautés de hobbyistes qui montaient les premiers ordinateurs personnels à base de pièces détachées dans leur garage. La couverture de 1982 nous rappelle que la question du rôle de l’ordi dans la création artistique traversait déjà l’informatique, bien avant nos Dall-E et ChatGPT du moment.
Mathieu TRICLOT